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Interview :  technicien forestier

   


Pierre Dutaut a 37 ans. Il travaille comme technicien forestier à l’Office National des Forêts depuis 1998 et depuis 2012 sur la commune de Lège-Cap-Ferret (en Gironde).

Quelles sont les différentes missions du métier ?

Je dois entretenir et valoriser le patrimoine naturel qui m’est confié.
M’occuper du patrimoine forestier représente 50% de mon travail. M’occuper du patrimoine dunaire représente 30 % de mon travail, et l’accueil du public 20%.



Quelle est la journée type d’un garde forestier ? Est-ce que votre métier change selon les saisons ?


Oui, les activités varient selon les saisons.
En hiver et au printemps, je fais des travaux forestiers et des coupes de bois.
En été, je fais des travaux touristiques et de surveillance.
En automne, je fais des travaux dunaires (sur les dunes).

Il n’y a pas vraiment de journée type, le quotidien est dicté par les chantiers ou coupes en cours et s’ajuste en fonction des aléas (climatiques ou imprévus).


Travaillez-vous toujours dehors ?

Hélas non, mon activité se répartit en :
- 50 % terrain (inventaire, suivi des chantiers ou de coupes),
- 50% tâches administratives (réunions, programmations et comptes rendus, utilisation des logiciels informatiques de suivi…).


Quelle formation avez-vous suivie ?

J’ai obtenu un bac S option biologie et ensuite un BTSA « gestion forestière » en alternance avec l’ONF à Bazas . ( N.D.L.R. : On peut aussi passer un BAC PRO. Quelle que soit la formation, il faut passer un concours à l’ONF, l’Office National des Forêts.)


Pourquoi avez-vous eu envie d’exercer ce métier ?

Passionné de nature et des animaux, je me suis tourné vers les métiers de la forêt.
A l’école primaire, sur la fiche de renseignements que l’on remplissait en début d’année, à la question : « Quel métier voudriez-vous faire plus tard ? », je répondais : « ingénieurs des Eaux et Forêts ».


Pour faire ce travail, dans quels domaines doit-on avoir des connaissances ?

On doit avoir de solides notions de biologie et d’écologie, de très bonnes connaissances en sylviculture (science de la forêt) et de bonnes bases réglementaires et juridiques. 


Quelles sont les qualités nécessaires pour faire ce métier ?

Les qualités sont le sens de l’observation, le sens de l’écoute, l’autonomie, l’esprit d’initiative.


Existe-t-il des contre-indications ou des risques particuliers ?

Il faut pouvoir évoluer en milieu naturel par tous les temps.



Travaillez-vous en équipe ?

Certaines opérations sont réalisées collectivement comme le martelage (désignation des arbres à exploiter) ou les missions de surveillance.


Travaillez-vous avec d’autres corps de métier ou des garde-champêtres ?

Occasionnellement, je travaille avec l’Institut National de la Recherche Agronomique ou une Faculté de Bordeaux pour des expérimentations. En ce moment, nous travaillons sur  la génétique des pins et sur les chenilles processionnaires.

Nous collaborons régulièrement avec la Police Municipale, les Pompiers et la Gendarmerie. Par exemple, en été, les gardes forestiers font des tournées de surveillance avec la police pour éviter les feux. Chaque année, je verbalise une dizaine de fois pour des allumages de feux en milieu naturel. Je contrôle aussi la circulation des véhicules (touristes ou braconniers).


Est-ce que vous intervenez en milieu scolaire pour encadrer des sorties ?

J’effectue environ quinze visites guidées par an pour faire découvrir la forêt dunaire et le milieu naturel.


Quels outils utilisez-vous ?  

J’utilise différents outils : un marteau forestier (sorte de hachette qui permet de désigner les arbres à exploiter), une bombe de peinture, un compas forestier (gros pied à coulisse qui permet de mesurer le diamètre d’un tronc d’arbre), un GPS, un TDS (sorte d’Ipad), un ordinateur, un smart phone, une malle pédagogique pour les visites guidées.


Qu’est-ce qui vous plait  le plus dans votre métier ? Quels en sont les inconvénients ?

Valoriser et entretenir un espace naturel qui me tient à cœur est très gratifiant.
Le cadre dans lequel j’exerce et l’autonomie me plaisent beaucoup. Après quinze  ans d’expérience, je cherche encore les inconvénients.


Quelle surface/territoire avez-vous en charge ? Quel type de forêt gérez-vous ?

J’ai en charge 1 500 ha de forêt dunaire, 7 km de dune littorale et un des plus gros parkings de plage océane de gironde (7 000 véhicules/jour et 15 000 personnes sur la plage au même moment).


Quel est votre arbre préféré ?  

Le pin maritime bien sûr ! Pour son dynamisme, la très large palette d’utilisation de son bois et la fabuleuse odeur de la pinède en été.


Auriez-vous préféré travailler dans une autre région ?

Sûrement pas !


Pour finir, quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent exercer votre métier ?   

Ils doivent être passionnés, avoir un bon niveau scolaire et être très motivés car le concours d’entrée pour devenir technicien forestier à l’ONF est assez sélectif.



Propos recueillis par Maël Flores, le 22 février 2018.

Crédits images : Wikipedia CC0 Creative Commons

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Voir aussi : Fiche métier technicien forestier







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Maël Flores, 5e 6 - 2017/2018
Collège Germillac

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